Pour apprécier véritablement une œuvre d’art, il faut aussi reconnaître ses imperfections. L’adaptation du Seigneur des anneaux par Peter Jackson est emblématique, mais elle a ses défauts. En acceptant ces défauts, nous pouvons considérer que les adaptations récentes de la Terre du Milieu de Tolkien, notamment The Rings of Power de Prime Video et le prochain film d’animation de Kenji Kamiyama , The War of the Rohirrim , peuvent en fait exceller dans certains domaines où la trilogie originale est insuffisante.
Par exemple, saviez-vous que la trilogie de Peter Jackson ne passe pas complètement le test de Bechdel ? Si elle répond techniquement aux critères selon une interprétation étroite, cela se produit par une simple formalité dans une scène impliquant Rohan, ce qui soulève des questions sur sa véritable représentation. En revanche, La Guerre des Rohirrim répond efficacement à cette préoccupation, passant le test avec des scènes impressionnantes qui mettent en valeur les interactions féminines dans le contexte épique du récit. Les Cavaliers du Rohan contribuent en effet de manière significative à cette évolution cinématographique.
Comprendre le test de Bechdel
Le test de Bechdel sert de référence informelle pour évaluer la représentation des femmes dans divers médias, notamment le cinéma et la littérature. Pour réussir ce test, une œuvre doit satisfaire à trois critères simples : elle doit comporter au moins deux personnages féminins nommés, ces personnages doivent dialoguer entre eux et leur conversation doit porter sur des sujets autres que les hommes.
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que même de nombreux films récemment sortis, salués par la critique, peinent à respecter ces normes. Souvent, les films qui mettent en avant une femme forte comme protagoniste le font au détriment de plusieurs femmes, ce qui donne lieu à une représentation symbolique plutôt qu’à une réelle profondeur.
Le test de Bechdel et la trilogie du Seigneur des anneaux
Les récits élaborés par JRR Tolkien incluent une variété de personnages féminins convaincants dont les histoires méritent d’être explorées. Des personnages notables comme la reine Míriel de Númenor dans Les Anneaux de pouvoir offrent un aperçu de ce potentiel, mais les histoires principales se concentrent principalement sur les royaumes masculins, laissant une interaction minimale entre les personnages féminins. Par exemple, alors que Galadriel est la grand-mère d’Arwen, leur relation n’existe qu’en arrière-plan en raison du manque d’interactions directes entre elles dans les écrits originaux de Tolkien.
Malgré les efforts de Peter Jackson pour valoriser le rôle d’Arwen de manière significative, la trilogie n’est pas à la hauteur à cet égard. La réussite du test de Bechdel est ainsi obtenue de manière assez fragile lors d’une scène des Deux Tours . On y voit Éowyn réconforter une jeune fille, Freda, qui échappe de justesse à une attaque d’orcs, leur interaction établissant vaguement un lien entre elles. Malheureusement, Morwen, leur mère, ne parle pas réellement dans le film, ce qui entraîne une application quelque peu inadéquate du test.
Comment La Guerre des Rohirrim passe avec succès le test de Bechdel
Dès la première bande-annonce, il était clair que La Guerre des Rohirrim était centrée sur une protagoniste féminine. La fille de Helm Hammerhand, Héra, doublée par Gaia Wise, apparaît comme un personnage central, menant son peuple en sécurité pendant une guerre civile précipitée par une demande en mariage ratée. Son parcours illustre la bravoure et la ténacité emblématiques d’une guerrière du Rohan.
Il aurait été simple de caractériser Héra comme la seule présence féminine du récit, mais cela aurait rendu le film incapable de passer le test de Bechdel. Heureusement, le récit évolue pour inclure plusieurs personnages féminins qui jouent un rôle important dans le combat d’Héra contre Wulf, le féroce chef des Dunlendings.
Parmi ces personnages féminins, on retrouve Olwyn, interprétée par Lorraine Ashbourne, une guerrière qui a aidé Héra à élever ses enfants après la perte de sa mère. Olwyn incarne les qualités d’une stratège et d’une guerrière talentueuse, reflétant la bravoure des femmes dans la légende du Rohan. De plus, un autre personnage, Old Pennicruik, introduit une présence fantaisiste mais significative qui ajoute de la profondeur au récit féminin.
Dans un moment touchant, le film illustre l’unité entre ces personnages alors qu’ils forment un cercle de force avant la bataille, incarnant l’esprit des guerrières du Rohan. Ce moment charnière signifie non seulement l’autonomisation, mais met également en valeur la richesse de la représentation féminine dans le récit du Rohan. Il est donc tout à fait approprié qu’Éowyn, interprétée par Miranda Otto, dont l’héritage héroïque s’inspire de telles histoires, serve de narratrice parfaite pour ce film.
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