
Le gouvernement taïwanais a exprimé de vives inquiétudes quant à l’expansion de TSMC, notamment concernant ses investissements aux États-Unis. En réponse, il s’emploie activement à faire adopter une législation visant à maintenir les technologies critiques à l’intérieur des frontières taïwanaises.
Nouvelle législation : Taïwan restreint la production de puces avancées de TSMC à l’étranger
Alors que l’administration Trump 2.0 s’installe au pouvoir, TSMC a manifesté un intérêt marqué pour une présence plus forte aux États-Unis. Le nouvel engagement du gouvernement à revitaliser la fabrication nationale de semi-conducteurs a incité TSMC à investir plus de 100 milliards de dollars dans des installations américaines. Cependant, cette influence américaine accrue a suscité des inquiétudes à Taïwan, incitant les responsables à plaider en faveur de modifications législatives afin de garantir que la production de semi-conducteurs de nouvelle génération reste exclusivement sous leur juridiction.
Des reportages récents des médias taïwanais révèlent que l’article 22 de l’ordonnance sur la création industrielle a été promulgué, mettant l’accent sur la protection des technologies essentielles. Sous la direction du Premier ministre Cho Jung-tai, Taïwan a mis en place la politique dite « N-1 ».Cette stratégie permet aux usines étrangères de TSMC de fabriquer des puces d’une génération inférieure à celles produites localement. De plus, si les investissements internationaux des entreprises taïwanaises sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale, le gouvernement se réserve le droit d’intervenir et de bloquer ces transactions.

Ce changement législatif contraste fortement avec la précédente politique de tolérance zéro de Taïwan en matière de transfert de technologie, qui s’opposait à toute implantation d’entreprise nationale sur les marchés étrangers. Si Taïwan est désormais disposé à autoriser TSMC à opérer aux États-Unis, il reste déterminé à conserver l’exclusivité de la production de semi-conducteurs de pointe. Ainsi, TSMC devrait rencontrer un minimum d’obstacles dans ses projets aux États-Unis, car cet accord conforte in fine la domination de Taïwan sur le secteur mondial des semi-conducteurs.
Aux États-Unis, TSMC prévoit notamment d’ouvrir une usine en Arizona pour la production de puces avancées en 1, 6 nm (A16) d’ici 2030, tout en se concentrant actuellement sur la production en 4 nm. TSMC s’apprête également à inaugurer de nouvelles usines de fabrication et un centre de R&D dédié aux États-Unis. Cette stratégie à long terme témoigne de la volonté de TSMC de s’implanter solidement sur le marché américain, une initiative que Taïwan semble accepter pour renforcer ses capacités de production de semi-conducteurs.
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