
Il y a environ un an, Microsoft a introduit une fonctionnalité révolutionnaire dans Windows 11 appelée « Rappel ».Cet outil a été conçu pour enregistrer vos activités et mémoriser diverses tâches sur votre ordinateur, permettant ainsi aux utilisateurs de poser des questions contextuelles à un assistant numérique dédié. Cependant, malgré la disponibilité de contrôles de confidentialité et la possibilité d’accepter, le lancement de cette fonctionnalité a rapidement dégénéré en controverse, incitant Microsoft à retirer la fonctionnalité « Rappel ».
La réaction négative est née des inquiétudes généralisées suscitées par l’initiative de Microsoft visant à enregistrer les activités des utilisateurs et à partager ces informations avec un modèle d’IA. Bien que Microsoft ait assuré à ses clients que cette collecte de données se ferait localement, sans transmission à ses serveurs, l’absence de dispositifs de sécurité robustes a contribué à la méfiance du public. La situation est donc devenue un enjeu majeur de relations publiques pour le géant technologique.

Bien que des améliorations significatives aient été apportées suite aux tests approfondis du programme Insider, plusieurs applications tierces offrent toujours la possibilité aux utilisateurs de bloquer les fonctionnalités de Recall. Personnellement, je considère cette évolution comme positive, car elle souligne la nécessité d’une surveillance accrue des logiciels qui surveillent notre comportement, même avec notre consentement.À l’approche du 10e anniversaire de Windows 10 et de sa fin de support prévue, il est pertinent de reconnaître que la sensibilisation accrue des utilisateurs Windows à la confidentialité découle probablement de leur expérience avec Windows 10 lui-même.
Windows 10 et le débat sur la télémétrie

Pour comprendre les préoccupations actuelles en matière de confidentialité entourant Microsoft, il faut revenir sur le lancement difficile de Windows 10 en 2015. Bien que Windows 10 ait aujourd’hui rassemblé un public fidèle, ses débuts ont fait l’objet de nombreuses critiques, notamment centrées sur le mot télémétrie.
Pour les développeurs de logiciels, la télémétrie désigne la collecte anonymisée de données visant à surveiller les performances des logiciels et à diagnostiquer les problèmes, tels que les plantages d’applications comme Microsoft Word. Si la télémétrie joue un rôle essentiel pour la santé des logiciels, sa mention dans la déclaration de confidentialité de Windows 10 Technical Preview en 2014 a suscité un tollé important, de nombreux utilisateurs craignant que Microsoft ne porte atteinte à leur vie privée.
La vive réaction qui a précédé la sortie de Windows 10 a incité Microsoft à se démener pour renforcer les contrôles de confidentialité, allant jusqu’à assurer aux utilisateurs que les données collectées par Cortana seraient gérables. Les craintes du public se sont intensifiées au point que des groupes de piratage de logiciels et même certains cabinets d’avocats russes ont réclamé des enquêtes sur les pratiques de Microsoft. En 2017, l’examen réglementaire de pays comme la Suisse et la France a mis en lumière des préoccupations persistantes concernant les violations de la vie privée.
Tout au long de cette période tumultueuse, Microsoft a travaillé sans relâche pour rassurer le public, en mettant en place un tableau de bord de confidentialité et en corrigeant les bugs liés à la confidentialité des utilisateurs. De toute évidence, le lancement ne s’est pas déroulé aussi bien que l’entreprise l’espérait.
Vers la transparence

En avril 2017, la situation a commencé à s’améliorer pour Microsoft. Ce changement était en grande partie dû à une plus grande transparence sur les pratiques de collecte de données, à des contrôles de confidentialité améliorés et à des rappels informatifs concernant les paramètres de confidentialité lors des mises à jour Windows. En août 2017, Microsoft a fait état d’un accueil positif de la part de ses clients, témoignant de progrès significatifs dans la prise en compte des préoccupations en matière de confidentialité.
Microsoft n’était cependant pas totalement tiré d’affaire ; les allégations d’utilisation abusive de données continuaient d’attirer l’attention des régulateurs, malgré leurs efforts constants pour introduire de nouvelles mesures de confidentialité et communiquer que les données des utilisateurs n’étaient pas transmises sans leur consentement. Cependant, le pire semble être passé pour Microsoft.
Paysage actuel

Rétrospectivement, la panique entourant les pratiques de télémétrie de Windows 10 était peut-être exagérée. Rappelons que la télémétrie est une composante courante du développement logiciel, pratiquée par de nombreuses entreprises technologiques de premier plan. Cependant, Microsoft est devenu un foyer de peur, d’incertitude et de doute (FUD) durant cette période.
En tant qu’utilisateur expérimenté de Windows 10 ayant participé aux premières Technical Previews, je trouve réconfortant les avancées positives qui ont émergé de ce chapitre. L’entreprise est de plus en plus consciente des enjeux de confidentialité, tandis que les utilisateurs sont devenus plus exigeants quant à leurs droits en matière de confidentialité des données. Cette prise de conscience va au-delà de l’expérience Windows 10 ; nous reconnaissons désormais que nos données ont de la valeur et doivent être protégées.
Malgré des débuts difficiles, Windows 10 a su se constituer une solide base d’utilisateurs qui apprécient ses offres. Alors que nous célébrons le 10e anniversaire du système d’exploitation, le 29 juillet 2025, il est crucial de souligner comment ce système d’exploitation a façonné notre compréhension de la confidentialité des logiciels, soulignant l’importance de la protection des données à l’ère numérique.
Cet article fait partie de notre série « 10 ans de Windows 10 », qui commémore une décennie d’existence de ce système d’exploitation influent. Restez connectés pour découvrir d’autres articles sur ce sujet dans notre section dédiée.
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