
La popularité croissante de DeepSeek a suscité de vives inquiétudes au sein des gouvernements clés du monde entier, en particulier au sein du Pentagone américain. Des rapports récents révèlent que le personnel du ministère de la Défense a interagi avec le chatbot de DeepSeek pendant environ deux jours consécutifs avant que les autorités n’interviennent et ne restreignent l’accès au service sur les serveurs du ministère.
Risques de sécurité associés au stockage de données de DeepSeek
L’un des principaux points d’inquiétude concerne les pratiques avouées de DeepSeek en matière de stockage de données, qui impliquent de conserver les informations des utilisateurs sur des serveurs situés en Chine. Ce scénario a accru les risques lorsque des employés du Pentagone ont commencé à utiliser le chatbot. Selon un responsable de la défense au courant de la situation, l’Agence des systèmes d’information de la défense (DIA), chargée de superviser les réseaux informatiques de l’armée, a immédiatement pris des mesures mardi pour interdire l’accès au site Web de DeepSeek après qu’il a été révélé que des employés avaient utilisé le service sans autorisation.
La réaction rapide de l’entreprise a été rendue nécessaire par le constat que le personnel avait interagi avec DeepSeek pendant deux jours avant la découverte de ces activités. Les spéculations vont bon train quant à savoir si des mesures disciplinaires seront prises à l’encontre de ces employés, en particulier compte tenu de la politique de confidentialité explicite de DeepSeek précisant que les données des utilisateurs sont stockées sur des serveurs en Chine.
Ce problème lié à la confidentialité a également attiré l’attention des organismes de réglementation internationaux. L’autorité italienne de protection de la vie privée, Garante, a fait part de ses inquiétudes à DeepSeek et à ses sociétés mères concernant le respect des protocoles du RGPD, accordant par la suite à la société un délai de 20 jours pour répondre à ces demandes. Suite à cette évolution, l’application DeepSeek a été retirée des magasins d’applications d’Apple et de Google en Italie, bien qu’il ne soit pas encore clair si et quand elle sera rétablie. Lorsque le personnel du Pentagone a tenté d’accéder à DeepSeek mercredi, il a rencontré une notification indiquant « Site Web bloqué ».
Les spécialistes informatiques du ministère de la Défense continuent de recueillir des données sur l’étendue de l’engagement de DeepSeek sur leurs réseaux. Comme le rapporte Business Standard, il semble que des militaires américains aient téléchargé par inadvertance une version antérieure du logiciel de DeepSeek sur leurs systèmes à l’automne 2024, à un moment où les implications des liens de DeepSeek avec la Chine n’étaient pas entièrement comprises. Les responsables militaires travaillent désormais de toute urgence pour localiser et éliminer tout reste de code provenant de chatbots basés en Chine opérant au sein de leur infrastructure.
Malgré ces tentatives de restriction d’accès, de nombreux militaires continuent de trouver des moyens d’utiliser DeepSeek via Ask Sage, une plateforme logicielle approuvée qui n’interagit pas avec les serveurs chinois. Compte tenu de la trajectoire de croissance accélérée de DeepSeek, il semble plausible que le gouvernement américain puisse imposer une interdiction à l’avenir, ce qui pourrait potentiellement faire pression sur les géants technologiques nationaux pour qu’ils développent des solutions d’IA plus robustes tout en maintenant la rentabilité.
Pour en savoir plus sur cette situation, consultez Bloomberg.
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