À la découverte du véritable méchant principal du Parrain : une question piège – il n’y en a pas

À la découverte du véritable méchant principal du Parrain : une question piège – il n’y en a pas

Le Parrain est réputé pour sa mosaïque complexe de personnages méchants, mais il manque cruellement d’un antagoniste unique et défini. Depuis sa sortie en 1972, le film de Francis Ford Coppola a été acclamé comme un bon vin sicilien, et est régulièrement cité dans les débats sur les meilleurs films de tous les temps. Au cœur de ces débats se trouve l’adage selon lequel « un film n’est bon que si son méchant est bon », une affirmation qui a été validée par de nombreuses expériences cinématographiques. Dans ce contexte, il est intéressant d’explorer comment un film aussi vénéré que Le Parrain gère l’absence d’un méchant par excellence.

Considérez les performances remarquables des méchants emblématiques de l’histoire du cinéma : le Joker de Heath Ledger dans The Dark Knight , Amon Göth de Ralph Fiennes dans La Liste de Schindler et le tristement célèbre Angel Eyes dans Le Bon, la Brute et le Truand . Chacun de ces personnages joue un rôle essentiel dans leur récit respectif. À l’inverse, Le Parrain présente une pléthore de personnages moralement ambigus, mais manque d’un méchant central qui se démarque. Malgré les diverses menaces du film, aucun personnage ne brille autant que ces éminents antagonistes des autres films, ce qui amplifie la narration unique et impressionnante du Parrain.

Sollozzo, Barzini et l’absence d’un méchant principal défini

Les antagonistes ambigus : Sollozzo et Barzini

Richard Conté et Barzini
Al Lettieri dans le rôle de Sollozzo

Le personnage qui ressemble le plus à un antagoniste principal est Virgil Sollozzo, joué par Al Lettieri et interprété par le Turc. Il collabore avec le capitaine de police corrompu McCluskey pour pousser les Cinq Familles dans le trafic de drogue. Après s’être vu refuser la coopération de Vito Corleone, Sollozzo orchestre une tentative d’assassinat sur Vito , déclenchant finalement un conflit mafieux brutal. Ses actions font de lui un antagoniste apparent pendant une grande partie du récit.

Cependant, une fois que Michael Corleone élimine Sollozzo à peu près à la moitié du film, le statut de ce personnage central en tant que menace principale devient discutable. Si Sollozzo incarne certainement le conflit dans les premiers actes, il disparaît rapidement du tableau. Le prochain prétendant logique au titre de méchant principal est le chef de la mafia Emilio Barzini, qui incite à la violence contre les Corleone et est indirectement responsable du meurtre de Sonny. Barzini est fondamentalement lié au conflit central , façonnant la rivalité entre les familles Corleone et Barzini. Pourtant, sa présence discrète et sa caractérisation limitée le rendent moins mémorable dans l’esprit du public.

Bien qu’il soit essentiel à l’intrigue, Barzini ne résonne pas profondément auprès des spectateurs, principalement en raison de son manque de temps à l’écran et de développement par rapport à Sollozzo. Il se cache dans l’ombre pendant une grande partie du film, manipulant les événements en coulisses, ce qui conduit Vito à le négliger en tant qu’adversaire principal jusqu’à ce qu’il soit presque trop tard. Ce portrait nuancé complique toute classification directe de Barzini comme méchant archétypal du cinéma.

L’importance de la méchanceté ambiguë du Parrain

Réévaluer le rôle du « méchant » dans Le Parrain

Tessio à l'enterrement de Vito

Le roman de Mario Puzo et l’interprétation cinématographique de Coppola mettent en évidence l’ambivalence morale qui imprègne Le Parrain . Le récit ne se cantonne pas à une dichotomie conventionnelle entre le bien et le mal ; il dévoile plutôt une myriade de menaces surgissant de sources inattendues. Le public est confronté à des antagonismes à chaque tournant, ce qui rend impossible de vilipender un personnage en particulier sans abandonner la complexité de l’histoire.

Outre Sollozzo et Barzini, des personnages comme la famille Tattaglia, qui joue un rôle dans la mort de Luca Brasi, et Carlo Rizzi, qui maltraite Connie et orchestre le meurtre de Sonny, contribuent également à un paysage criblé de trahisons et de violences. Dans ce monde, les méchants ne sont pas faciles à définir , car les frontières entre allié et adversaire s’estompent, créant un commentaire profond sur la loyauté et la trahison.

Les Corleone : les véritables méchants du Parrain

Les Corleone : des méchants déguisés en héros

Michael Corleone

En minimisant le concept d’antagoniste singulier, Le Parrain permet une vision nuancée des Corleone en tant que méchants potentiels . Au lieu de construire une hiérarchie morale qui favorise certains personnages, Coppola et Puzo présentent un monde moralement gris où tous les gangs font preuve d’une capacité similaire à la cruauté. Cette approche brouille les pistes, ce qui fait que les Corleone ne sont pas plus vertueux que leurs rivaux.

Le récit révèle que les trahisons au sein de la famille, comme la décision calculée de Tessio de changer d’allégeance, reflètent des motivations rationnelles plutôt que malveillantes. L’attrait de présenter les Corleone comme le camp le plus bienveillant, en contraste avec la brutale famille Barzini, est tentant mais finalement trompeur.

Si Sollozzo ou Barzini avaient joué un rôle plus important, les spectateurs auraient probablement dépeint les Corleone comme des sauveurs au milieu du mal. Au lieu de cela, Le Parrain positionne les Corleone à la fois comme protagonistes et antagonistes , renforçant l’idée que l’évolution de Michael, d’un étranger innocent à une figure impitoyable, symbolise l’essence de la destruction et de la perte inhérentes au monde de la mafia. Cette transformation est motivée par le refus du film d’élever un personnage au-dessus des autres dans le paysage moral.

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