Alors que Luca Guadagnino s’apprête à dévoiler sa nouvelle adaptation du roman controversé de Bret Easton Ellis, American Psycho , les lecteurs potentiels pourraient envisager de se familiariser avec le texte original, notamment pour explorer l’interprétation d’Austin Butler du personnage de Patrick Bateman. Cependant, soyez prévenus : ce roman plonge dans les recoins les plus sombres de la psyché humaine et n’est pas destiné aux lecteurs sensibles.
Après m’être plongé dans les pages de ce roman et avoir vu le film de Mary Harron à plusieurs reprises, j’ai également vu la comédie musicale sur scène six fois au cours de sa brève apparition à Broadway. Mon admiration pour American Psycho est si profonde que je me suis même fait graver un tatouage en son honneur. Pourtant, il est important de reconnaître que le voyage à travers le roman est une entreprise intimidante, souvent difficile à digérer. Naviguer dans l’esprit de Patrick Bateman peut parfois donner une impression étouffante de claustrophobie.
Les thèmes sous-jacents du roman
Bret Easton Ellis a conçu cette œuvre poignante pour plusieurs raisons. Au cœur de sa création se trouve son propre désenchantement envers la ville de New York, mais il a également cherché à critiquer la culture « yuppie » des années 1980 tout en luttant contre ses luttes personnelles concernant son identité. Au moment de l’écriture, Ellis n’exprimait pas ouvertement sa sexualité, et ce conflit interne façonne considérablement le personnage de Patrick Bateman.
Au-delà des luttes personnelles d’Ellis, le roman est imprégné d’une essence beaucoup plus sombre que d’autres adaptations. Une intrigue secondaire particulièrement dérangeante implique que Bateman capture un rat, l’affame et utilise finalement la créature dans ses escapades violentes. De telles images grotesques peuvent être à la fois difficiles et déstabilisantes pour les lecteurs, contribuant à la longue période qu’il m’a fallu pour terminer.
Plonger dans la psyché de Bateman est une expérience unique, radicalement différente du récit proposé dans les adaptations cinématographiques et musicales, notamment la prochaine version de Guadagnino, scénarisée par Scott Z. Burns. Ces adaptations permettent au public d’observer les actions de Bateman d’un point de vue extérieur, plutôt que de rester piégé dans ses pensées tordues.
Mise en garde pour les lecteurs potentiels
Bien que j’aie une profonde affection pour cette œuvre littéraire (le film et la comédie musicale occupent une place particulière dans mon cœur), il est essentiel d’aborder le roman avec prudence. Son attrait réside dans ses descriptions graphiques et dans la réalité de Bateman, qui contrastent fortement avec le divertissement que l’on trouve dans les adaptations. Le roman oblige le lecteur à affronter directement les pensées de Bateman, et il y a peu de chances de s’en détacher.
Le récit n’a pas pour vocation de présenter une vision sympathique d’un personnage monstrueux, mais plutôt de mettre en scène un homme doté de privilèges sociaux qui lui permettent d’exploiter ceux qu’il considère comme plus faibles. Patrick Bateman incarne cette dynamique troublante, forçant les lecteurs à se confronter aux réalités inconfortables du privilège et du pouvoir.
Si vous avez le courage de supporter le chaos de l’esprit dérangé de Patrick Bateman, plonger dans American Psycho peut être très enrichissant. Ceux qui sont intrigués par les commentaires complexes entrelacés dans le récit peuvent le trouver particulièrement éclairant. Cependant, il est essentiel d’entrer dans le roman en comprenant que le roman présente une expérience beaucoup plus graphique et déchirante que les meurtres plus légers décrits dans les adaptations. Pour quelqu’un qui apprécie profondément l’œuvre, son impact est indéniablement profond.
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