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La culture de Samsung freine l’innovation, révèlent d’anciens employés
Des informations récentes du Daily mettent en lumière d’importantes inquiétudes concernant la culture d’entreprise de Samsung et son impact négatif sur l’innovation. Des entretiens avec d’anciens employés révèlent un environnement restrictif qui décourage la prise de risques, en particulier dans un secteur caractérisé par des avancées technologiques rapides.
Samsung et TSMC sont les deux seuls acteurs du marché mondial de la fabrication de puces sous contrat capables de produire des puces logiques avancées. Cependant, TSMC bénéficie actuellement d’un avantage concurrentiel, principalement en raison des difficultés de Samsung en matière de rendement et d’efficacité de production. Un article du Chosun Daily suggère que ces divergences pourraient provenir de différences culturelles fondamentales entre les deux entreprises.
Les expériences partagées par les anciens employés proviennent principalement de la division mémoire de Samsung ; néanmoins, les observations d’un ingénieur de la division fonderie mettent en lumière les impacts négatifs des hiérarchies internes. Décrivant un préjugé manifeste à l’encontre du personnel de la fonderie, un ingénieur a raconté avoir été qualifié de « moins qualifié » par rapport à ses homologues de la technologie mémoire, ce qui a entraîné un déséquilibre systémique dans les opportunités de promotion et le traitement au travail.

De nombreux employés interrogés ont souligné une limite culturelle majeure : la réticence de la direction à accepter le risque et les idées nouvelles. Un ancien employé a résumé ce sentiment avec concision : « Lorsque la première question est : “Pouvez-vous garantir que cela fonctionnera ?”, le flux de nouvelles idées s’arrête souvent.» Un autre a fait écho à ce sentiment, soulignant que la réponse aux nouvelles propositions est souvent : « Assumerez-vous la responsabilité en cas d’échec ? » Un tel climat freine l’innovation et décourage la créativité.
De plus, alors que Samsung peine à se développer dans le secteur de la fonderie, sa division mémoire accuse un retard dans le secteur en plein essor de l’IA. L’entreprise est également confrontée à des problèmes internes, comme une « culture de la falsification des rapports », où les employés se sentent obligés de minimiser les erreurs pour éviter la précarité de leur emploi. Cet environnement nuit non seulement à l’authenticité, mais favorise également un environnement de travail où les promotions privilégient ceux qui suivent les filières traditionnelles, limitant ainsi la diversité au sein de l’organisation.
Lors d’une conversation avec The Daily, un professeur de l’école de commerce de l’université Sogang a apporté un point de vue critique. Il a décrit Samsung comme une institution qui privilégie les perspectives managériales et évalue les décisions d’ingénierie en fonction d’indicateurs financiers. Cette approche reflète fortement le mode opératoire d’Apple au début des années 1990, lorsque le fondateur Steve Jobs a pris des mesures drastiques pour recentrer l’entreprise sur le design et l’innovation, surmontant ainsi ses anciens défis. Le professeur a averti que sans une refonte fondamentale de son système, Samsung risque de voir ses capacités en semi-conducteurs se détériorer davantage.
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