
Studio Deen s’est taillé une place de choix dans l’industrie de l’anime, se démarquant nettement de studios plus renommés comme Madhouse et ufotable. Fondé en 1975, il est une force créative qui explore une multitude de genres et de nuances émotionnelles, mettant en valeur un éventail de talents narratifs imprévisibles et fascinants.
Au fil des décennies, Studio Deen a donné vie à diverses séries emblématiques, notamment à la fin des années 80 et au début des années 90. Leur contribution significative ne se résume pas à leur longévité ; elle englobe une approche audacieuse de l’adaptation de récits non conventionnels que beaucoup d’autres éviteraient, offrant des intrigues qui persistent dans l’esprit des spectateurs même lorsque la perfection d’exécution n’est pas atteinte.
Des comédies fantaisistes aux tragédies profondes, des combats intenses de shonen aux films d’horreur à vous glacer le sang, en passant par des adaptations satiriques de genres populaires comme l’isekai, certaines de leurs œuvres les plus mémorables sont devenues, contre toute attente, des œuvres appréciées des spectateurs. Nous examinons ci-dessous quelques-unes des contributions les plus marquantes du Studio Deen à l’anime.
6. Le saviez-vous ? Je suis Sakamoto
Le gars le plus cool de chaque pièce

En 2016, Studio Deen s’est aventuré sur un terrain non conventionnel avec l’adaptation du manga humoristique original de Nami Sano, Sakamoto Desu Ga?. Il en est résulté une série brève mais percutante qui a remis en question les conventions de l’anime grâce à son humour pince-sans-rire.
L’histoire est centrée sur un lycéen résolument « trop cool » pour les pitreries habituelles du lycée. Loin de s’en tenir aux clichés habituels du « mec cool », Sakamoto fait preuve d’un talent impressionnant pour relever divers défis, adoptant des réactions extraordinaires et des solutions créatives aux petits problèmes de la vie.
Avec seulement 12 épisodes couvrant la plupart des chapitres du manga, la série a même comporté un treizième épisode inédit sous forme d’OAV. Studio Deen a su s’approprier l’équilibre tonal unique de la série, sublimant l’humour par une narration visuelle élégante, avec des angles de caméra spectaculaires, des moments figés inattendus et une bande-son jazzy et affirmée, parfaitement en phase avec l’esprit de Sakamoto.
Bien que la série ne s’appuie pas beaucoup sur le développement des personnages, son génie réside dans ses scénarios répétitifs mais rafraîchissants, qui surpassent constamment les attentes avec des situations absurdes. De l’évasion d’incendies à la gestion du service client d’un fast-food avec une élégance naturelle, « Le saviez-vous ? Je suis Sakamoto » s’impose comme l’une des comédies les plus marquantes de Studio Deen, avec un doublage anglais très apprécié.
Corbeille de 5 fruits
La malédiction du zodiaque qui méritait plus de temps

Avant le redémarrage très apprécié de 2019, Studio Deen a présenté Fruits Basket au public pour la première fois en 2001, en adaptant le manga de Natsuki Takaya en une série de 26 épisodes qui, malgré ses imperfections, a développé une base de fans dévouée.
Le récit suit Tohru Honda, une orpheline qui se lie à l’énigmatique famille Sohma, pour découvrir que plusieurs de ses membres sont maudits : la transformation en animaux du zodiaque chinois se produit lorsqu’elle est embrassée par une personne du sexe opposé.
Bien que Studio Deen ait réussi à transmettre les aspects originaux et les profondeurs émotionnelles au cours des premiers arcs de la série, l’adaptation a été confrontée à un inconvénient critique : elle a été diffusée alors que le manga était encore en cours, ce qui a entraîné des retards et un récit qui s’écartait du matériel source, laissant finalement certains thèmes non résolus.
Néanmoins, le Fruits Basket original présentait des atouts remarquables, notamment en matière de doublage, où les performances – notamment celle de Laura Bailey dans le rôle de Tohru – brillaient de mille feux. Sa bande-son douce-amère et ses visuels stylisés donnaient de la profondeur aux scènes émouvantes, malgré les fluctuations de la qualité de l’animation.
Bien qu’éclipsée par le redémarrage plus complet de TMS Entertainment, la version initiale de Fruits Basket de Studio Deen a joué un rôle central dans l’introduction de la série auprès d’un public mondial.
4 KonoSuba : la bénédiction de Dieu sur ce monde merveilleux !
Isekai n’a jamais été aussi magnifiquement chaotique

Avec KonoSuba, Studio Deen a bouleversé les attentes du genre isekai. Inspirée de la série de light novels de Natsume Akatsuki, cette adaptation a insufflé un nouveau souffle aux aventures fantastiques grâce à son humour affirmé et à ses dynamiques de personnages atypiques.
Nous rencontrons Kazuma, un adolescent solitaire dont la disparition est aussi comique que tragique. Invoqué dans un royaume fantastique avec l’agaçante déesse Aqua, sa quête démarre accompagnée de compagnons tout aussi imparfaits : Megumin, qui ne peut lancer qu’un seul sort par jour, et Darkness, dont les tendances masochistes ajoutent une touche dramatique au groupe.
Malgré le regard critique (et celui des fans) sur sa qualité d’animation inégale, Studio Deen a transformé des limitations apparentes en une caractéristique du timing comique, avec des expressions exagérées et un style de rythme imprévisible qui a assuré que les deux saisons étaient sans cesse re-regardables.
Sa popularité a explosé, notamment en Occident, où un doublage anglais exceptionnel a contribué à son large succès. L’influence de KonoSuba sur les isekai comiques ultérieurs est incontestable, imprégnant certains aspects de la culture pop et inspirant toute une génération de séries similaires.
3 Rurouni Kenshin : Confiance et trahison
L’épéiste qui a choisi la paix plutôt que la vengeance

Avant l’intervention de Studio Deen, Kenshin le Rurouni avait déjà acquis une importante base de fans grâce à ses collaborations avec d’autres studios. Cependant, Deen a pris les rênes à partir de l’épisode 28, influençant considérablement l’arc Kyoto, déjà très apprécié.
La série raconte l’histoire d’Himura Kenshin, un assassin légendaire devenu vagabond en quête de rédemption par la paix plutôt que par la violence. Armé d’une épée à lame inversée, il parcourt le Japon, aidant les autres en guise de pénitence pour son passé.
L’adaptation de l’Arc de Kyoto par Studio Deen présente Makoto Shishio, un antagoniste malveillant qui contraste fortement avec Kenshin. L’animation de ce segment a été considérablement améliorée, offrant des combats à l’épée parmi les plus fluides et exaltants des années 90. Le duel emblématique entre Kenshin et Saito Hajime est toujours salué par les fans pour sa brillante chorégraphie.
Des personnages secondaires comme Misao et Aoshi, ainsi qu’une bande-son inoubliable incluant des titres comme « Heart of Sword » de TM Revolution, ont enrichi le récit d’émotions. Le doublage anglais, produit par Media Blasters, a été particulièrement salué pour sa fidélité au matériel source.
En insufflant son talent artistique à Rurouni Kenshin, Studio Deen a consolidé sa position de contributeur crucial au riche héritage de l’anime, ouvrant la voie à de futures adaptations et OVA.
2 Quand ils pleurent : Kai
Les réponses qui ont valu la peine de crier

L’anime original Higurashi a laissé le public à la fois terrifié et perplexe, introduisant une série d’événements où des personnages familiers ont connu des destins implacables dans le village d’Hinamizawa. Avec Kai, le récit s’est approfondi, éclairant le chaos vécu lors de la première saison.
Adapté des « Answer Arcs » du roman visuel de 07th Expansion, Kai a révélé l’horreur sous-jacente liée au syndrome d’Hinamizawa, une maladie parasitaire conduisant à l’effondrement de la santé mentale sous la contrainte.
Rika Furude, perçue à l’origine comme une simple observatrice passive, est devenue l’épicentre émotionnel du récit. Son combat contre les cycles interminables de la mort, alors qu’elle cherche une chronologie où ses amis survivent, a tissé un lien émotionnel profond avec les spectateurs.
Le Studio Deen a abordé cette suite avec une plus grande cohésion narrative, en reliant méticuleusement divers arcs et en approfondissant les complexités de l’histoire – des thèmes d’actualité comme les dissimulations gouvernementales et les réflexions philosophiques sur le destin et l’agence ont émergé.
Si l’animation est restée d’une qualité modeste, la qualité narrative a éclipsé ses défauts, poussant les fans à négliger les incohérences visuelles. Les doubleurs, notamment Yukari Tamura dans le rôle de Rika et Mai Nakahara dans celui de Rena, ont insufflé une émotion brute à leurs personnages, offrant une expérience visuelle captivante. Le doublage anglais ultérieur a offert une entrée plus accessible à un public plus large.
1 Fate/Stay Night
La route qui a tout déclenché

Avant que le succès de Fate/Zero et Unlimited Blade Works ne consolide le statut d’ufotable dans l’industrie, c’est Studio Deen qui a adapté pour la première fois Fate/Stay Night en 2006, portant le célèbre roman visuel de Type-Moon à l’écran à travers une série de 24 épisodes.
L’histoire tourne autour de Shirou Emiya, un lycéen sans méfiance qui se retrouve mêlé à la périlleuse Guerre du Saint Graal et invoque l’esprit héroïque Saber pour combattre à ses côtés. Ce conflit oppose sept mages et leurs serviteurs légendaires à la poursuite du Graal, un artefact mystique exauçant les vœux.
Bien que l’adaptation de Deen ait fusionné des récits des routes Fate et Unlimited Blade Works, elle a principalement mis l’accent sur l’histoire de Fate. Cependant, des critiques ont émergé concernant son traitement superficiel des traditions et des séquences d’action qui, parfois, manquaient de qualité.
Malgré ces critiques, la série possède un charme intrinsèque, notamment pour les nouveaux venus. L’interprétation de Saber par Ayako Kawasumi est un moment fort, associée à la musique de Kenji Kawai qui crée une atmosphère épique et mélancolique. Le doublage anglais, bien que de qualité variable, a indéniablement fait découvrir à une nouvelle génération l’univers captivant de la Guerre du Saint Graal.
En réfléchissant à son impact, même si la série de 2006 ne constitue peut-être pas le summum des adaptations de Fate, elle a indéniablement préparé le terrain pour les extensions ultérieures et l’univers expansif qui continue de captiver le public aujourd’hui.
Laisser un commentaire