
Les régulateurs allemands contestent le cadre de transparence du suivi des applications d’Apple
L’Office fédéral des cartels (Bundeskartellamt), l’autorité allemande de régulation des ententes, a rendu une évaluation juridique préliminaire concernant le cadre de transparence du suivi des applications d’Apple (ATTF).L’évaluation affirme que les exigences strictes mises en œuvre par Apple s’appliquent principalement aux développeurs d’applications tiers et ne s’étendent pas aux propres applications d’Apple.
Contexte de la transparence du suivi des applications
Lancée en 2021, la politique de transparence du suivi des applications d’Apple impose aux applications d’obtenir le consentement explicite des utilisateurs avant d’accéder à leurs données personnelles à des fins publicitaires. Si les utilisateurs décident de ne pas être suivis, Apple bloque l’accès à l’identifiant publicitaire de l’appareil (IDFA), garantissant ainsi que les applications respectent en permanence ces préférences. Le non-respect de cette politique peut entraîner la suppression d’une application de l’App Store.
Impact sur les principaux acteurs
Meta, la société mère de Facebook et Instagram, est l’une des entreprises les plus touchées par les mesures de confidentialité d’Apple. L’entreprise a vivement critiqué les initiatives d’Apple, affirmant que ces changements auraient un impact négatif sur son activité publicitaire et limiteraient les opportunités pour les éditeurs en quête de croissance grâce à des publicités ciblées. En réponse à cette dynamique, Meta a investi de plus en plus dans des outils publicitaires basés sur l’IA et a diversifié ses sources de revenus en introduisant des services comme Meta Verified.
Constatations réglementaires
Les conclusions préliminaires du Bundeskartellamt font suite à une enquête approfondie de trois ans, qui a mis en évidence plusieurs problèmes de concurrence liés à l’ATTF. L’office a conclu que les pratiques présumées d’Apple pourraient entraîner un traitement préférentiel pour ses applications, ce qui pourrait entraver la concurrence sur le marché au sens large.
Préoccupations concernant les définitions de suivi
L’un des principaux points de discorde concerne l’interprétation donnée par Apple au terme « tracking », qui, selon le régulateur, s’applique exclusivement au traitement des données à des fins publicitaires par des sociétés externes. Cette définition étroite ne tient pas compte des propres pratiques d’Apple, qui consistent à agréger les données des utilisateurs de ses différents services à des fins publicitaires.
Problèmes de messagerie de consentement
Une autre allégation grave concerne la conception des messages de consentement. Le Bundeskartellamt suggère que les messages d’Apple sont conçus pour encourager les utilisateurs à autoriser le traitement des données par Apple, tout en décourageant simultanément le consentement pour les applications tierces. Cette disparité soulève d’importantes inquiétudes en matière d’équité et de transparence.
La défense d’Apple
En réponse à ces allégations, Apple a publié une déclaration à TechCrunch, affirmant :
App Tracking Transparency permet aux utilisateurs de mieux contrôler leur vie privée grâce à une invite obligatoire, claire et facile à comprendre sur un seul point : le suivi. Cette invite est cohérente pour tous les développeurs, y compris Apple, et nous avons reçu un soutien solide pour cette fonctionnalité de la part des consommateurs, des défenseurs de la vie privée et des autorités de protection des données du monde entier.
Nous croyons fermement que les utilisateurs doivent contrôler quand leurs données sont partagées et avec qui, et nous continuerons à collaborer de manière constructive avec l’Office fédéral des ententes pour garantir que les utilisateurs continuent d’avoir la transparence et le contrôle de leurs données.
Parties concernées par l’enquête
Cette affaire en cours a des répercussions importantes sur diverses parties prenantes, notamment les développeurs d’applications, les fournisseurs de contenu qui créent leurs propres applications, les annonceurs et les prestataires de services techniques au sein du secteur de la publicité, comme l’a expliqué le régulateur.
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